La Ruta del Silencio du 3 au 10 septembre 2023
- Le 23/09/2023
- Dans Reportages
Hors des villes et des touristes, 6 jours de visite des parcs naturels des Sierras de l'est de l'Espagne, dont la fameuse route du silence : 70 km dans la nature et les canyons avec pour seuls compagnons les vautours.
Hello les motards,
Une grande convergence franco-helvétiques de motards BMistes a eu lieu le dimanche 3 septembre, pour aboutir à un rassemblement de vroum comme l’Espagne en a peu connu.
18h30 tout le monde est présent, à l’hôtel SAUSA, prêt à affronter l’épreuve de l’apéro et de la piscine. Malgré les km et la fatigue, tout le monde est d’attaque pour aider l’hôtel SAUSA à écluser une grosse partie de son stock de bière.
Mais bon, raisonnable quand même car le lendemain, 9h00 pétantes, tous les bolides s’élancent à l’assaut du site incontournable de MONSERRAT.
Après un épisode mécanique finalement bénin qui a démontré la compétence technique de certains et la solidarité de tous, nous sommes repartis sur les routes d’Espagne.
Nous étions tous équipés d’un accessoire indispensable, un dernier clin d’œil d’Hervé, qui avait prévu des castagnettes à installer sur chacune des motos. Le souvenir de son sourire et de sa bonne humeur nous a accompagné tout au long du voyage avec des joyeux « clac clac » lorsqu’on passait un ralentisseur.
Parfois de la route facile,
Parfois plus technique…
Et paysages grandioses...
Notre guide suprême de la route espagnole n’a bien sûr pas oublié les pauses, dans des petits villages tellement typiques qu’on aurait pu voir Zorro surgir d’une hacienda, sans être surpris
Et bien sûr une cadence, comment dire… dynamique, menée de main de maitre par le master of cérémonie du vroum ibérique pour tenir le timing. L’apéro c’est sacré, faut pas déconner avec la tradition.
L’arrivée à MONTSERRAT est un peu compliquée par des tracasseries administratives, mais Eric n’hésite pas à se lancer dans des explications en langue castillane pour régler le problème.
Bon, à un moment donné, malgré son niveau exceptionnel d’espagnol, il se rend compte que le vocabulaire spécifique qui permet de gérer la mauvaise foi a échappé à la vigilance pourtant aigüe de son prof d’espagnol.
D’autant plus que le gardien de parking fait preuve d’un chauvinisme extrême (on est en catalogne), en refusant de comprendre le castillan.
Heureusement, Celia, notre hispanophone d’élite, est arrivée à sa rescousse, et nous avons pu rejoindre l’hôtel pour déposer nos bagages. De toutes façons, on avait tout notre temps, neuf motos au milieu de la route sous un soleil de quasi-canicule, on n’était pas pressés…
Le 5, départ pour la traversée du « parque natural de la Sierra de Montsant » puis la « Reserva Natural Llaberia ».
Technique du tiroir et paysages de ouf, dans la joie et l’allégresse.
On n’oublie pas la pause syndicale, petite terrasse, ambiance ESPAGNA.
La fatigue de cette odyssée dans les parcs ne se lit pas encore sur les visages, on peut même dire que l’ambiance hyper cool qui a été notre quotidien durant tout ce périple, était déjà présente.
C’est dingue, on ne se connaissait pas depuis longtemps pour certains d’entre nous, mais on s’est marré comme des baleines du début à la fin.
Comment ? oui, même quand il n’y avait pas de sangria.
Puis, on a constaté le début d’un petit laisser aller vestimentaire, qui faisait un grand contraste avec la discipline hyper carrée de la logistique moto.
On a beau parcourir des endroits magnifiques, on ne se lasse jamais. Ville fortifiée au milieu de nulle part.
Alors, oui, assez inégale la qualité du revêtement des routes.
Et toujours la belle organisation de notre équipée sauvage.
Leçons de trajectoire moto sur routes magnifiques :
Paysages qui changent au fil des virages :
Ensuite, nous sommes allés dormir dans l’Ebre, en fait dans le delta de l’Ebre.
On dirait le Paris Dakar, mais non, c’est l’Ebre qui a débordé. Heureusement qu’on a pris les motos amphibies.
La destination du jour, au bord de la mer :
Alors forcément, apéro avant de diner, en terrasse devant l’hôtel. Et là, nous avons collectivement payé notre éco à la biodiversité, puisque la plupart d’entre nous s’est fait dévorer par les moustiques. Nous sommes en fait responsables d’une nouvelle espèce de moustiques espagnole, dépendante à la sangria.
Le 6, Traversée du Parc Natural de la Tinença, puis Parque Montanejos
Cette fois, c’est un cycliste qui nous montre la route.
Puis ça se complique :
A première vue, ça ressemble à un début de Georgette…
Oui, c’est quoi une Georgette ? eh ben c’est quand on ne suit pas l’itinéraire qui est indiqué sur le GPS. Une bonne sortie moto est forcément ponctuée de quelques Georgette.
J’en profite pour remercier l’inventeur de ce terme technique devenu une référence dans le monde de la moto, j’ai cité Georges.
Il a donné son nom à cette invention magnifique qui permet notamment de vérifier régulièrement son niveau en matière de demi-tours, avec moto chargée jusqu’à la gueule, et en duo. C’est ce jour-là que j’ai décidé de m’inscrire à la prochaine journée « TRAJECTOIRE ».
Ça parait impressionnant, mais finalement, de Georgette il n’y en eu point ce jour-là. Et le franchissement du début s’est bien terminé.
Et on ne l’a pas regretté, route dans un état lamentable à souhait, du presqu’off road, un régal pour les pilotes, et des paysages de ouf pour les passagers.
Le soir, arrivée dans un hôtel au bord d’une petite rivière qui forme des piscines naturelles, un vrai bonheur.
Petite précision utile, je ne mets pas à chaque fois des photos des libations du soir, car certains d’entre nous ont des enfants, qui ont encore quelques illusions sur le sérieux de leurs parents, et bon…, je ne voudrais pas être responsable des conséquences sur nos chères têtes blondes.
Je me contenterais de préciser que l’ambiance était excellente, et que nous avons veillé à ce que la déshydratation ne menace aucun d’entre nous. Pour ce qui concerne les blagues, toutes celles qui ont été racontées doivent impérativement rester dans les étendues silencieuses de la pampa espagnole.
Bon, ok, je mets quand même une photo de table, c’est juste avant que ça commence à dégénérer :
Intitulé de la journée du 7 : La ruta del silencio, c'est 70 km sans aucun village dans les gorges et montages. Superbe.
Cette journée qui a donné son nom à l’ensemble du périple valait vraiment l’éloge qui lui est fait.
Avec un temps magnifique…
Non, ce n’était pas du off road !
Belles expériences de pilotage.
Et là, du coup, il y eu une vraie Georgette !
Des Georgette il n’y en eu quasiment pas (bravo à Eric), mais là, route barrée, vraiment barrée, dans une ruelle en pente (même Anita, qui est pourtant équilibriste moto de métier, n’a pas osé prendre une photo).
Et puis descente alambiquée sur le carrelage dans les ruelles genre l’équipée sauvage. Depuis ce jour-là, la route n’a de silence que le nom.
Final en off road et deltaplane pour une partie de la troupe.
Avec petite fête locale pour couronner la journée.
Le 8, remontée plein nord sur les Pyrénées par les petites routes. Hôtel à Tremp, petite ville.
5ème jour de l’épopée sauvage en milieu ibérique.
Discipline du tiroir un peu confuse au tout début…
Mais les paysages sont toujours magnifiques…
Eric nous a trouvé toutes les meilleures routes du coin pour le plaisir de la conduite moto vraiment top, sans jamais oublier les paysages magiques.
Notre leader Maximo a repris la tête la tête du convoi, faut pas déconner…
Et le reste du tiroir a suivi. J’en profite pour remercier notre serre-file Laurent, pour sa patience et son calme quand le tiroir du moment mettait un peu de temps à démarrer.
Sans oublier la pause pour que les pilotes eux aussi, voient un peu ces fabuleux paysages :
Ça valait le coup d’œil :
Non, j’vous jure que ce ne sont pas des photos que j’ai copiées sur internet, on a vraiment roulé au milieu de tout ça avec nos bolides, notre bonne humeur et la joie d’être ensemble.
Un peu de gravier pour l’adrénaline, bravo Fabienne :
Un peu de gaz sur le coté d’une route étroite pour le fun :
Ni le gravier, ni le vertige n’ont entamés la bonne humeur des Hells Angels de Catalogne, au contraire même, grosse ambiance le soir.
Je crois que c’est ce soir-là que les blagues ont été les plus, comment dire… Heu, ouais, les plus quoi.
Bref, heureusement que nos voisins de tables ne parlaient pas le français.
Cet hôtel se trouvait dans le village de TREMP et, heu… c’est super TREMP.
On a même assisté à la fête locale, on reconnait d’ailleurs vaguement Eric, sans sa moto, de dos avec une cape marron.
Le 9, Parc naturel de Cadi-Moixero puis Parc Natural de la Zona Volcànica de la Garrotxa. Retour à l'hôtel du départ
Oups, c’est le dernier jour…
Tout petit bémol, ce jour-là, car Eric aurait pu trouver des routes moches et des paysages pas terribles, pour qu’on ne regrette pas de quitter cet endroit. Ben, c’est loupé :
Vraiment loupé :
Il aurait quand même pu faire un effort, mais non, c’est beau jusqu’au bout.
Un peu safari à certains moments
Des pentes à 20 %, je n'avais jamais vu.
Des virages tant qu'on en voulait.
Tous les bons moments ont malheureusement une fin, mais on a réussi à dissimuler notre tristesse grâce à la compétence de la patronne de l’hôtel en matière de sangria.
Chacun a regagné ses pénates, par des voies divergentes.
Vraiment ce fut un magnifique voyage.
Des grands remerciements à Eric pour avoir organisé tout le circuit de main de maitre : des endroits superbes, des hébergements top, des routes qu’on aurait dit étudiées pour la moto, et pour ainsi dire, quasiment aucune Georgette. Bravo !
Et bravo à tous, car la joie et la bonne humeur ne se construisent pas sans la participation de chacun et pour le coup, on a vraiment été gâtés.
Thierry, envoyé spécial en Espagne